Sorti en salles le 22 novembre 2023, le documentaire La Rivière de Dominique Marchais est un film engagé et poétique sur la fragilité des écosystèmes aquatiques. Le réalisateur nous invite à découvrir les gaves, ces rivières puissantes qui coulent entre les Pyrénées et l’Atlantique.


La Rivière, entre science et poésie

La Rivière est un long métrage à la fois scientifique et poétique. Le réalisateur nous présente durant 104 minutes qui s’écoulent en douceur au rythme des gaves jusqu’à l’océan, les différentes menaces qui pèsent sur ces écosystèmes, comme l’agriculture intensive, l’urbanisation ou le changement climatique.

Au fil de son cheminement, le documentaire s’appuie sur les travaux de scientifiques et d’experts pour nous expliquer les enjeux écologiques auxquels sont confrontées les rivières. Avec l’affluence de personnages passionnés qui racontent leurs connaissances et leurs points de vues, chaque rencontre nous parle de l’eau au quotidien et du futur possible.

Le réalisateur ne se contente pas d’un discours alarmiste. Il nous offre également des images sublimes des gaves, qui nous rappellent la beauté et la fragilité de ces milieux naturels. Les plans aériens sur les rivières, les images de la faune et la flore, sont d’une grande beauté et sensibilité.

Bande annonce du film documentaire

Un film engagé

La Rivière est un documentaire engagé, pour notre futur, avec les acteurs rencontrés.
Dominique Marchais souhaite sensibiliser le public aux enjeux écologiques des rivières. Il nous montre que ces milieux naturels sont essentiels à notre survie, et qu’il est urgent de les protéger.
Le film met en avant des solutions concrètes pour protéger les cours d’eau et au-delà, préserver la nature qui nous accueille et nous nourrit. C’est une invitation à la mobilisation pour agir en faveur de ces milieux naturels.

La Rivière est un film incontournable pour mieux comprendre le fragile système qu’est l’environnement dans lequel l’homme évolue. C’est un film beau, intelligent et motivant, qui, de témoignage en paysage nous rappelle la splendeur et la fragilité de notre écosystème.

« Pour voir la rivière aujourd’hui, il faut filmer plus large que la rivière, il faut filmer le bassin versant, le cycle de l’eau. Il faut la faire exister dans ses extensions souterraines et aériennes, les nappes et les nuages, mais aussi la chercher jusque dans le champ de maïs, la frayère à saumons, les retenues qui la bloquent. Il faut la filmer suspendue entre mémoire d’un passé fastueux et peur d’un avenir desséché. Filmer les gaves, c’est filmer notre monde dans son intrication de beauté et de désastre. »

Dominique Marchais
Aux sources des gaves, les Pyrénées
Aux sources des gaves dans les Pyrénées


Au fil de la Rivière

Et c’est avec l’eau, depuis les montagnes des Pyrénées, au fil de son cours jusqu’à l’océan Atlantique, que ce film rythme notre voyage dans une proximité où l’intimité d’une nature connue et la découverte de sa complexité se mélangent.

Les gaves, des rivières puissantes et fragiles

Le film commence par une présentation des gaves, ces ruisseaux et rivières puissantes qui coulent entre les cimes des Pyrénées et la façade Atlantique, entre les pays du Béarn, de Bigorre et de Chalosse. Ces rivières ont une longueur cumulée de 800 kilomètres et drainent un bassin versant de 18 000 kilomètres carrés. Elles sont un élément essentiel du paysage béarnais, et elles jouent un rôle important dans toute l’économie locale.

Les menaces qui pèsent sur les gaves

S’ensuit une présentation des différents risques qui pèsent sur les gaves. Ces menaces sont multiples et variées avec notamment :

  • L’agriculture intensive
    L’irrigation des cultures agricoles est une source importante de pollution des gaves. Les pesticides et les engrais utilisés dans l’agriculture se retrouvent dans l’eau, et ils sont toxiques pour la faune et la flore.
  • La pêche au filet
    Dans les gaves réunis de l’estuaire de l’Adour, le goulet d’étranglement qu’il constitue est le lieu de captures des truites de mer et de saumons. Ces prises perturbent les migrations et impactent tout l’écosystème avec des filets maillants dérivants*.
  • L’urbanisation
    L’artificialisation des sols est une autre source de pollution des gaves. Les eaux usées des villes et des villages sont rejetées dans les rivières, et elles contribuent à leur dégradation.
  • Le changement climatique
    L’évolution du climat a des conséquences importantes sur les rivières. Les périodes de sécheresse sont plus fréquentes et plus longues, et les crues sont plus violentes. Ces événements climatiques extrêmes perturbent le cycle de l’eau et la biodiversité des gaves.
  • Les barrages
    Source de stagnation, ils contribuent à l’eutrophisation des eaux, contribue à la stagnation des limons, limite la circulation des espèces et engendre un appauvrissement des écosystèmes.
Sur les berges d’un gave en pleine forêt

Beauté et fragilité des gaves

Le cours du film nous présente aussi la beauté et la fragilité des gaves avec des images sublimes des rivières, qui nous rappellent à quel point ces milieux naturels sont précieux.

On découvre des paysages splendides, avec des montagnes enneigées, des forêts verdoyantes et des rivières aux eaux claires et limpides. On observe également une faune et une flore diversifiées, avec des poissons, des oiseaux, des mammifères et des insectes.

Un message d’espoir

Le dernier chapitre du documentaire apporte une note positive. Dominique Marchais nous montre que des solutions existent pour préserver les gaves. Il nous présente des initiatives locales qui agissent pour ces rivières dégradées comme par exemple :

  • Des projets de renaturation des cours et berges
  • Des programmes de protection des poissons migrateurs
  • Des campagnes de sensibilisation du public comme l’observation de la faune et la flore
  • Des vigies régulières et citoyennes sur l’état des ruisseaux et rivières

Les personnages de la rivière

Chaque étape du voyage proposé s’accompagne d’une rencontre qui vient ponctuer le film par la puissance et la passion de chaque personnage.

On y croise au fil de l’eau, Manon Delbek, pêcheuse et veilleuse de rivière, Patrick Nuques du Parc National des Pyrénées, Philippe Garcia, défenseur des réserves halieutiques, Gilles Bareille, chercheur au CNRS, Florence Habets, hydrogéologue et climatologue, Jon Harlouchet, agriculteur ou encore Pierre-Yves Gourvil, naturaliste au Conservatoire d’Espaces Naturels Nouvelle-Aquitaine.

Chacun d’entre eux évoque ses connaissances, ses observations, ses émotions et ses actions avec un enthousiasme à la hauteur des enjeux qui rendent chaque rendez-vous instructif et poignant.

Entretien avec Dominique Marchais et personnages

Extrait du dossier de presse, voici l’entretien avec le réalisateur et une présentation des personnages du film :

Carte du bassin de l’Adour

Complément géographique avec la carte des cours d’eau du bassin de l’Adour et les secteurs hydrographiques de l’observatoire de l’eau du territoire :

Bassin hydrographique de l'Adour
Hydrographie du bassin de l’Adour, OEBA

Voyage+

  • Trouver une séance près de chez vous ? Allociné
  • Les filets de l’Adour et des gaves réunis, 8pieds6
  • Le fleuve, l’estuaire et la qualité des eaux, OFB
  • Présentation du documentaire, Métérore film