Accessoire incontournable, les bâtons de marche s’imposent comme des alliés essentiels de la randonnée et des escapades pédestres. Entre équilibre, sécurité et confort, ils ouvrent la voie à une marche plus fluide, plus paisible et adaptée à tous les âges comme aux reliefs. Zoom sur cet accessoire millénaire et actuel pour la bipédie.

Randonnee, Montagne

Bâtons de marche : l’atout discret pour la mobilité pédestre

L’image du randonneur appuyé sur deux fins bâtons s’est imposée sur les sentiers français, visible aussi dans les trains régionaux qui acheminent marcheurs et marcheuses vers un départ d’itinéraire. Accessoire longtemps considéré comme réservé à la montagne, le bâton de marche séduit aujourd’hui les adeptes de mobilité douce, soucieux de ménager leurs corps, d’accroître leur sécurité sur tous les terrains et d’optimiser leurs déplacements intermodaux. Zoom pratique et suggestions pédestres pour leur utilisation.

Une longue tradition d’appui et d’équilibre

Le bâton de marche est un outil ancestral, utilisé depuis toujours par les bergers et marcheurs pour s’aider dans les terrains difficiles et porter des charges plus importantes. Pendant longtemps, il s’agissait d’une tige unique, en bois, simple et robuste. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du siècle dernier, notamment lors des expéditions himalayennes, que l’usage de paires de bâtons s’est répandu, emprunté aux skis des alpinistes pour améliorer propulsion et stabilité.

Depuis les années 2000, des modèles spécifiquement conçus pour la randonnée, rural ou urbaine, sont fabriqués : plus légers et pliables, adaptés à des pratiques diverses comme la marche nordique, discipline sportive qui s’inspire du ski de fond.

Autrefois réservé à la montagne, le bâton de marche s’est ainsi imposé comme un compagnon essentiel des amateurs de plein air, qu’ils soient en moyenne montagne ou sur des itinéraires plus doux.

La marche commence avec un bâton… / photo MaBraS

L’accessoire : utilité, fonctionnement et bénéfices concrets

Contrairement à la marche urbaine ou aux balades plates, la randonnée sur chemins variés, vallonnés ou accidentés met à l’épreuve équilibre, endurance et vigilance. Les meilleurs bâtons de marche interviennent alors comme un véritable prolongement du corps : ils apportent deux points d’appui supplémentaires qui, bien utilisés, procurent une stabilité nettement accrue sur l’ensemble des reliefs.

Ce regain d’équilibre se révèle essentiel lors du franchissement d’obstacles (rochers, souches, passages boueux ou recouverts de feuilles, zones enneigées), mais aussi plus discrètement lors de la marche sur des pentes inclinées ou des pierriers. Les bâtons permettent en effet de répartir le poids du randonneur sur quatre appuis au lieu de deux : à chaque pas, ce sont les bras qui absorbent une partie de la poussée, soulageant sensiblement les genoux, les chevilles, voire la colonne vertébrale lors de longues descentes ou du port d’un sac un peu chargé.

L’usage bien intégré des bâtons contribue aussi à limiter la fatigue en adoptant un rythme de marche régulier, associant le mouvement naturel des bras et des jambes. Cette coordination favorise un apport d’oxygène plus constant et confortable, ce qui facilite, en particulier, la gestion de l’effort en montée ou après de longues heures de marche. Sur des itinéraires comportant des dénivelés, les bâtons réduisent de l’ordre de 25% les chocs encourus par les articulations.​

Un autre aspect bénéfique moins connu concerne la prévention des accidents : la glissade demeure la principale cause de blessure en randonnée ; les bâtons réduisent statistiquement le risque de chute, en ancrant le randonneur à tous les types de sol, meubles, détrempés ou glissants.

Enfin, certains usages plus inattendus confirment la polyvalence de cet outil : rabattre une clôture électrique d’alpage en toute sécurité, jauger la profondeur d’un gué, repousser discrètement des branchages ou s’offrir un point d’ancrage pour planter une tente légère… et aussi pour les marches urbaines ou sur du plat, les bénéfices restent de mise !

Rando-bâtons nature / photo MChe Lee

Partir léger, aller loin  : bus, train et sentiers

Le développement d’un tourisme basé sur des solutions de transport combinées (randos-trains, vélo + marche, bus et sentier découverte) renforce la pertinence d’un matériel devenu compact et polyvalent. Les bâtons modernes, loin de l’image d’une canne en bois solide mais encombrante, se déclinent aujourd’hui en formats d’une grande compacité : bâtons pliables, télescopiques ou hybrides, leur encombrement permet de les transporter aisément dans un sac urbain ou une housse prévue pour les transports collectifs.

Pour une sortie à la journée, ou une randonnée itinérante débutant et/ou finissant à la gare ou à l’arrêt de bus, les exigences techniques diffèrent légèrement. Vous pouvez ainsi choisir, selon vos aspirations :

  • Les modèles à brins repliables pour leur praticité lors des phases non pédestres (train, bus, covoiturage…) 
  • Une pointe adaptée à la diversité des sols rencontrés sur les chemins (sentiers terreux, caillouteux, carrossables…) et équipée si besoin d’embouts en gomme pour usage sur bitume ou les sols durs.
  • Une poignée en mousse compacte ou en liège, matériaux reconnus pour leur confort lors des longues marches ou en conditions saisonnières
  • une dragonne bien ajustée, pour limiter tout risque de frottement ou de crispation lors d’une marche prolongée
  • une longueur réglable rapidement, facilitant l’adaptation selon que l’on monte, descend ou marche en terrain plat.

Ponctuellement, certains bâtons multiplient les usages  : piquet de tente ultra-légère pour le bivouac, perche improvisée pour un abri minimal de type tarp, voire accessoire de sécurité pour signaler sa présence sur les traversées de routes ou au loin. Les adeptes de randonnées ultra-légères y verront un argument supplémentaire pour limiter les surcharges et accroître son efficience musculaire.​

Et pour le rangement ? Pliés et attachés à l’extérieur du sac, les bâtons doivent rester accessibles sans gêner autrui dans les espaces publics ou transports. Une vérification rapide s’impose dans lieux de transports publics comme les gares  : pointes protégées, brins bien verrouillés, dans un sac ou une housse compacte suffisent dans la plupart des cas pour un embarquement sans souci.

Les batôns pour la marche urbaine / photo Tsippendale

Lire le relief, optimiser sa marche : sécurité et cartographie du terrain

L’une des clés pour optimiser l’efficacité des bâtons de marche réside dans leur utilisation réfléchie, en lien avec la lecture du terrain et l’anticipation des zones à risque. Les cartes topographiques IGN, omniprésentes chez les amateurs de randonnée, se révèlent précieuses pour anticiper les étendues où l’usage des bâtons peut faire la différence.

Les pentes marquées par les courbes de niveau resserrées, les sections de sentiers en dévers, les passages sur pierrier ou traversées de gué sont autant d’endroits où les bâtons déploient tout leur intérêt. Sur le terrain, planter le bâton toujours côté vallée dans les dévers, sonder systématiquement la stabilité des pierres ou la profondeur d’un ruisseau avant de s’engager, tout cela participe à sécuriser votre balade.

Au fil des pas, des petites routines peuvent s’instaurer : sondage du sol à l’approche d’un obstacle, adaptation systématique de la longueur du bâton en fonction du profil (plus court en montée, plus long en descente), déploiement rapide au passage d’un terrain jugé exigeant (neige, forte pente, pierrier…).
Un usage raisonné limite non seulement le risque de blessure personnelle, mais protège aussi les sentiers d’une érosion accélérée avec l’utilisation d’embouts adaptés dans les milieux naturels fragiles, la vigilance à ne pas frapper ou scarifier inutilement la flore, pour une pratique durable et respectueuse de l’environnement.

Côté marche active, l’apprentissage de la synchronisation « alterné croisé » (bâton gauche avec jambe droite et inversement) offre un confort supplémentaire, notamment en montée. À la descente, les deux bâtons peuvent être plantés simultanément devant soi pour absorber le choc et se retenir, tandis qu’en terrain plat, leur utilisation facilite la régularité du rythme, la motricité globale et la détente des bras.

Enfin, la sécurité ne doit pas être négligée lors de pauses ou de discussions sur le parcours : veiller à orienter les pointes au sol et non dirigées vers le voisinage, entretenir dragonnes et poignées pour éviter pertes ou chutes inopinées contribue à instaurer une pratique fluide et collective du sentier au quai de gare.

Et vous, les bâtons, vous marchez avec ? Partagez votre expérience sur Facebook ou Bluesky !

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