Été 2022, Florian Bernard décide de se lancer dans un défi cycliste du Grand Est au Phare Ouest : quitter un moment Strasbourg, où il vit depuis quelques années et partir vers l’Atlantique à vélo pour un périple express.
1 606 kilomètres en 15 jours…
En solo, une tente, pas de cigarette ni d’alcool : un voyage en lui, avec les autres et sur les routes de France, comme un préambule à des horizons plus lointains ?
Aux sources de son aventure, une envie de vélo en solo pour conjurer le confinement passé, entre les deux extrêmes géographiques de France :
Le point le plus à l’Est, en Alsace à Lauterbourg, au point le plus à l’Ouest, dans le Finistère à la pointe de Corsen.
Fruit de son journal de bord emmené sur la route, voici un extrait de ses écrits et photos de son voyage, jour après jour, comme un avant-goût pour vous inviter à la lecture de son récit qu’il a auto-édité en livre :
du Grand Est au Phare Ouest à vélo
Jour 1
J’habite à Strasbourg, et embarque donc mon vélo chargé dans le train qui va jusqu’à Lauterbourg, dans l’angle Nord-Est de l’Alsace.
Les premières heures se passent bien, le soleil et sa chaleur sont au rendez-vous et le vent me souffle dans le dos.
Je rejoins le canal de la Marne au Rhin dans l’après-midi, et arrive à Saverne, porte d’entrée du passage entre les Vosges centrales et les Vosges du Nord. J’ai la chance d’assister au semble-t-il réputé tournoi de pétanque local et prend part à la merguez party pour le dîner !
La journée se finira au milieu des Vosges, dans un camping encaissé de la vallée traversante.
Jour 2
La journée commence par la traversée de la Vallée des Éclusiers longeant un ancien canal colonisé par la végétation et bordé de maisons d’écluses dont certaines sont dans leur jus.
Après avoir quitté la vallée, toujours le long du canal, le suffixe -ange s’accroche aux noms des villes, et l’Alsace laisse place à la Moselle.
Premier détour pour ravitaillement à Lunéville, seuls les supermarchés sont ouverts en ce lundi. Les villages semblent maintenant bien éloignés les uns des autres, et je sens la diagonale du vide se profiler.
Je trouve le soir un spot de bivouac au calme le long de la Moselle, et je passe une nuit horrible à cauchemarder qu’on me pique mon vélo !
Jour 3
Le réveil s’effectue sur une Moselle embrumée au lever du soleil, magnifique !
Après un petit déjeuner croissants à Toul, je rejoins mon ami le canal pour le 3ème jour consécutif. Le plat et le canal commencent à devenir monotones, et le temps parait long. Heureusement, quelques passages avec des vues incroyables sur des champs à perte de vue me font me sentir totalement libre dans cet espace qui parait infini !
Cette journée se finira à Bar-Le-Duc, que j’apprendrai à connaitre en déambulant toute la fin de journée.
Jour 4
Après un passage à la pharmacie pour douleurs périnéales (changer de selle la veille du départ : mais quelle bonne idée !), je rejoins une fois de plus le canal et en vois enfin le bout : j’ai rejoins la Marne à Saint-Dizier ! Quittant un canal pour en rejoindre un autre, bien plus massif, je fini par arriver au Lac du Der.
Alors là c’est la claque, je n’avais pas du tout la notion de lacs de cette taille dans ce coin de France !
En continuant mon parcours, ce sont deux autres immenses lacs magnifiques à l’eau turquoise que je découvre dans le parc naturel régional de la Forêt d’Orient.
J’y finirai la soirée en cuisinant sur une plage, avec en prime un feu d’artifice une fois la nuit tombée !
Jour 5
Superbe journée qui s’annonce ! Mon corps se fait à l’effort, et les gestes du matin deviennent machinaux.
En quittant la forêt d’orient, je passe par pleins de petits villages qui semblent dépeuplés et sans vie pour la plupart, bien que nous soyons le 14 juillet.
Beaucoup de villages arborent une « Rue de la gare », mais les seuls rails que je croise sont recouverts de végétation.
Je tombe sur le village fortifié médiéval d’Ervy-Le-Chatel, où je fais la pause déjeuner dans un centre ville bien calme.
L’après midi est caniculaire, mais le canal de Bourgogne apporte un peu de fraîcheur.
La dernière section de la journée se fait dans la souffrance sur fond de faux plat et vent de face. Heureusement, j’arriverai assez tôt au camping pour piquer une tête dans la piscine !
Jour 6
Ce matin, je rejoins l’EuroVélo 3, la Scandibérique, jusqu’à Briare et sont magnifique pont-canal. Quelques coups de pédale en plus et j’arrive sur l’EuroVélo 6, la Loire à Vélo m’accueille et je sens qu’on va bien s’entendre !
La Loire, c’est vraiment magnifique de tout son long ! Entre les châteaux et ce côté nature du fleuve non navigable, c’est un vrai bonheur de la longer !
Je m’arrête le soir 25 kilomètres avant Orléans, attiré par une scène de concert proche d’un camping, avec les food-trucks qui me font de l’œil. Une fois le ventre rempli, la foule qui grandit m’angoisse, et je fini ma journée par une balade au bord de l’eau avant de m’écrouler dans ma tente.
Jour 7
Passé Orléans, la Loire semble plus peuplée. La piste cyclable aussi, ce qui change drastiquement des jours précédents.
Je continue de la longer et la quitte quelques kilomètres avant Blois direction nord-est pour rejoindre le Loir et Cher.
Le tracé passe par plein de villages sympas jusqu’à arriver à Chateaudun, où le camping de la ville a été remplacé par un parking pour camping-car, au grand damn de l’office du tourisme.
Je repars donc pédaler une heure afin de rejoindre le camping suivant et y passer la nuit.
Jour 8
Les premiers coups de pédale de la journée me mènent au milieu du Perche, et les bocages de Normandie commencent à se profiler.
La voie que je rejoins après le déjeuner est une ancienne voie ferrée transformée en voie verte : la véloscénie, qui rejoint Paris au Mont-Saint-Michel.
Franchement, la voie est safe, mais surtout très plate et monotone, dans un couloir de végétation sans point de vue sur le paysage.
Heureusement je rencontrerai un compère cycliste avec qui partager quelques kilomètres en discutant. Je trouverai un camping en bord de lac pour finir la journée : royal !
Jour 9
Retour sur la voie verte, entrecoupée ça et là par une départementale, des anciennes gares réhabilitées en resto ou maisons, et d’anciennes maisons de leveurs de barrières.
La piste passe par Alençon, porte d’entrée de la Normandie, où une petite pause colombages s’impose.
Dans l’après midi, la véloscénie quitte enfin la voie verte et propose enfin un peu de collines en fôret, un régal !
En fin d’aprèm, je trouverai le camping le moins cher du parcours (4,57€ la nuit), et me rend compte avoir passé la barre des 1000 kilomètres, ça fait plaisir !
Jour 10
Aujourd’hui, je suis à bloc ! Je dois arriver ce matin aux abords du Mont-Saint-Michel, moi qui suis Normand d’origine, je ne l’avais jamais vu jusque là… et bien il vaut le détour !!
Une fois dépassé, c’est la Bretagne qui s’amorce, et pour la première fois du voyage… j’ai froid et il pleut (désolé les bretons, concours de circonstance j’imagine 😉 !
Cependant, les maisons en granit, les plages, les bateaux et le fort de Saint-Malo changent radicalement l’atmosphère dans laquelle je progresse.
Je me trouverai un camping juste après le barrage marémotrice de la Rance, et finirai ma journée heureux de poursuivre mon parcours le long de cette magnifique côte bretonne.
Jour 11
Après un café offert par le gérant du camping, mon trajet longe la côte bretonne et ses magnifiques paysages s’enchaînent toute la journée.
L’EuroVélo 4 alterne entre le haut des falaises de roches et les plages et ports à leur pieds.
J’aurai jamais fait autant de dénivelé qu’en Bretagne, mais ça vaut vraiment le coup !
Jour 12
Quel bonheur de se réveiller avec une vue pareille ! Le froid engourdit plus que dans les terres par contre, mais la machine se lance sans problème après un bon petit dèj !
Aujourd’hui, après une dose de paysage sur plage, on coupe un peu dans les terres pour traverser les villages bretons avec leur maison en granit et les hortensias omniprésents sur les plates bandes.
Je rejoins la côte plus tard dans la journée, et fini au camping de Plougasnou, encaissée dans une vallée sans réseau mobile : soirée déconnexion totale !
Jour 13
Ce matin, direction Morlaix, après quoi l’EuroVélo 4 croise l’EuroVélo 1 qui arrive tout droit d’Angleterre et reprend sa partie française à Roscoff.
La piste est superbe, avec de temps en temps des descentes en pleines forêts qui arrivent en bas sur une plage : magnifique ! Les petits villages traversés semblent un peu préservé du tourisme de masse, et les rencontres avec des personnes du pays rendent cette partie du trajet authentique et enrichissante !
C’est aussi la fin du parcours qui se profile, et cette courte journée se finira un peu plus tôt que d’habitude pour un peu de repos avant la dernière ligne droite de demain !
Jour 14
Aujourd’hui, c’est le rush final ! Je suis hyper en forme et plus que motivé pour finir ce voyage ! Je coupe dans les terres en direction de la Pointe de Corsen, et traverse les derniers villages embaumés par l’épandage en cours.
Un festival celtique se tient à Saint-Renan, et les paroles de la chanson interprétée sur scène me disent « Kenavo », eh ben à plus les gars !
Je trace entre les derniers champs de maïs, le vent est déchaîné, les derniers kilomètres se passent en slowmotion dans ma tête, et j’arrive à la pointe de Corsen pile à l’heure pour y déjeuner et prendre le temps de comprendre ce que je viens de faire…!
Pour continuer sur la lancée, quelques jours de repos sur l’île d’Ouessant ne seront pas de refus !
Quelques chiffres et données géographiques pour résumer l’aventure :
En tout, j’ai parcouru 1606 kilomètres (journée la plus longue : 162 km) et grimpé quelques 8100 mètres de dénivelé positif (journée la plus haute : 1478 m).
J’ai traversé la France en 5 régions, 17 départements et environ 330 communes.
Je suis revenu de Brest à Strasbourg en train*, c’est donc une aventure 100% accessible sans voiture !
La carte du Grand Est au Phare Ouest
Et voici la carte du parcours du Grand Est au Phare Ouest de Florian :
Le livre, du Grand Est au Phare Ouest…
Et pour lire l’aventure d’un bout à l’autre, vous pouvez vous plonger dans son livre, du Grand Est au Phare Ouest, une traversée de la France à vélo, auto-édité par ses soins et disponible en ligne.
Au milieu de l’été 2022, je me lance le défi de traverser la France métropolitaine à vélo. Le bon prétexte que j’ai trouvé est de relier le point le plus à l’est, en Alsace, au point le plus à l’ouest, en Bretagne. Je me donne deux semaines pour y arriver. Ce trajet peut paraître ambitieux, voire impossible pour certaines personnes, c’est pourquoi je souhaite démystifier ce genre d’initiative au travers du récit de ma petite aventure. Le but premier de ce livre est de susciter l’intérêt des personnes en recherche d’expériences simples, et surtout motiver celles et ceux qui hésitent à se lancer. Je suis persuadé que le voyage est l’une des expériences de vie les plus bénéfiques en termes de découvertes, de rencontres, de confiance en soi et d’ouverture d’esprit, et souhaite partager ça avec le plus grand nombre ! Enjoy !
Et pour continuer…
Pour suivre Florian sur Instagram ou s’abonner à sa prochaine aventure à vélo, en duo cette fois, entre Strasbourg et le Vietnam !
Photos et instagram
Départ au mois de mai pour un périple à deux entre Strasbourg et le Vietnam à vélo : A suivre !
Encore des photos de son voyage d’Est en Ouest pour d’autres images de son périple.
Le compte Instagram de Florian, pour des photos et captures d’ici ou d’ailleurs.
Voyage+
- D’autres photos du voyage d’Est en Ouest
- Le voyage un peu fou d’un Strasbourgeois à vélo, Pokaa
- Le train de Brest à Strasbourg, SNCF / Trainline